Une histoire de famille
Issue d’une famille d’antiquaires et d’experts en art islamique, Laure Soustiel est la cinquième génération à poursuivre la tradition familiale.
La maison Soustiel fut fondée dans l’Empire ottoman en 1883 par Moïse Soustiel (1836-1916) qui poursuivait l’activité de son père Abraham. Implantée à Salonique (Thessalonique), la famille possédait aussi différents magasins et dépôts à Istanbul, Sarajevo et Skopje. En 1913, l’activité fut transférée à Istanbul où elle fut gérée par le fils de Moïse, Haïm (1871-1939).
En 1921, son fils Joseph Soustiel (1904-1990) quitta Istanbul pour se rendre à Paris, et en 1926, s’associa avec une antiquaire française, Berthe Léger veuve Eskénazi. Ensemble, Ils créèrent l’enseigne « Art Musulman » au 26 rue Grange-Batelière. En 1935, Joseph épousa Irène, la fille de son associée et ils s’installèrent au 146 boulevard Haussmann où la galerie d’art islamique demeura jusqu’en 2004. Il fut un antiquaire de grande renommée qui contribua à enrichir de nombreuses collections publiques et privées.
Joseph et Irène costumés, chez le collectionneur
Emile Chesneau Marçais, en 1932
Carte de visite de Joseph Soustiel dans les années 1950
Joseph, Irène et Jean Soustiel avec deux clients japonais devant le magasin Bd Haussmann en 1960
Leur fils Jean Soustiel (1938-1999) continua dans la lignée. Il fut nommé expert en 1963 et participa à de nombreuses ventes publiques, dont certaines concernaient de très prestigieuses collections. Il organisa de nombreuses expositions sur les objets d’art de l’Islam et les miniatures indiennes, et reprit le flambeau de la galerie en 1983. Il consacra une très grande partie de sa vie à l’art céramique et publia en 1985 un ouvrage de référence sur la céramique islamique. Il travaillait sur l’étude des carreaux d’Asie Centrale quand la maladie l’emporta.
C’est donc tout naturellement que Laure Soustiel reprit l’activité de son père Jean. Après des études à l’Ecole du Louvre et à l’université, elle débuta sa carrière en 1987 à l’Institut du Monde Arabe à Paris puis partit en Angleterre où elle passa deux ans chez Sotheby’s en tant qu’expert au département islamique, puis deux ans à l’Ashmolean Museum d’Oxford. Elle rentra en France où elle fut nommée expert au S.F.E.P. en 1993. Elle participa également à de nombreuses ventes publiques. Au décès de son père, elle s’investit dans la galerie jusqu’à sa fermeture en 2004. Elle écrivit plusieurs articles et ouvrages sur la céramique et fut commissaire d’une exposition sur la céramique ottomane au musée Jacquemart André à Paris en 2000. Elle poursuit maintenant son activité depuis Versailles. En 2013 la Maison Soustiel a célébré ses 130 ans.
BIOGRAPHIES :