Panneau à l’arquebusier

Deux carreaux en céramique recouverte d’une glaçure opaque blanche, à décor de glaçures colorées et de lignes noires

Iran, art safavide, XVIIe siècle

Dim. : 49 x 20,5 cm

Cet élégant jeune homme qui porte une arquebuse à mèche sur l’épaule, semble tout droit sorti d’une miniature persane de Rezâ-e ‘Abbâssî. Son visage songeur aux traits délicats est coiffé d’un large turban et son caftan vert est retenu par une ample ceinture noire et jaune. Il passe nonchalamment devant un arbre dont les frêles branchages semblent vouloir l’enlacer, une branche courbée sous une grenade rebondie, dans un ciel rythmé de nuages jaunes effilés. Il tient la crosse de son arme avec légèreté, le fût posé sur son épaule. L’arquebuse était utilisée en Europe par nombre de régiments dès le début du XVIe siècle, puis fut progressivement remplacée par le mousquet et le fusil. L’usage des armes à feu est introduit en Orient dès le XVIe siècle comme en témoignent certaines pages de miniatures. L’une des plus anciennes représentations de fusil à silex en Iran figure sur une page du célèbre Shahnameh de Shah Tahmasp, exécutée vers 1530-35. Un autre fusil utilisé lors d’une chasse royale est peint sur une miniature du Silsilat al-Dhahab de Jâmi, copié en 1549 (New York 2003, fig. 4.12 et fig. 4.26 b). Leur utilisation se généralise en Iran à compter de 1560 et ils sont parfois représentés sur des panneaux de revêtement du XVIIe siècle (Christie’s 2004, lot n° 98).

La vive polychromie de ces deux carreaux est mise en valeur par la ligne noire qui cerne le dessin minutieux.